Les tendances du marché des fonds de commerce en 2025

1. Des secteurs en forte demande et en mutation

Restauration rapide et concepts hybrides : le boom des dark kitchens

Depuis 2020, les dark kitchens se sont imposées comme une réponse aux nouvelles attentes des consommateurs. Selon Foodlab, ces cuisines sans service physique ont connu une croissance impressionnante, avec une forte rentabilité due à des charges fixes réduites. En France, les villes comme Paris et Lyon voient proliférer ces concepts qui attirent les investisseurs cherchant des modèles économiques flexibles.

Commerces de proximité et retour à l’authenticité

Face aux fluctuations des grandes enseignes, les commerces indépendants retrouvent un attrait certain. Le marché des épiceries locales et bio a progressé de 15 % en 2024, selon Retail & Co. Les consommateurs privilégient des circuits courts, ce qui redéfinit les critères de valorisation des fonds de commerce dans ce secteur.

Explosion des services liés au bien-être

Avec une prise de conscience accrue sur la santé et l’écologie, les salons de bien-être éco-responsables séduisent les investisseurs. Par exemple, les franchises de coiffure végétale comme Biocoiff ou Couleur Gaïa enregistrent une hausse de demandes pour la reprise de leurs établissements (+20 % sur le marché secondaire en 2024).

‍

2. Digitalisation et nouvelles stratégies de valorisation

Les plateformes de vente: un levier incontournable

Le marché des fonds de commerce ne se négocie plus exclusivement via des réseaux privés. Des plateformes comme CessionPME ou Place des Commerces permettent de diffuser des annonces ciblées et d’obtenir une visibilité accrue. En 2024, 70 % des transactions ont impliqué une vitrine digitale, selon une enquête de l’association des cédants d’entreprises.

Valorisation numérique et réseaux sociaux

Les commerçants ont compris l’importance de la notoriété numérique pour assurer une transmission réussie. Un restaurant avec une présence forte sur Instagram peut voir son prix de cession majoré de 10 à 15 % par rapport à un concurrent sans stratégie digitale, selon une analyse de Frenchweb.

L’importance des audits financiers et opérationnels

Avant d’investir dans un fonds de commerce, les acheteurs s’appuient sur des audits approfondis pour évaluer la rentabilité et les perspectives de développement. Les bilans comptables, les études de marché et les rapports de performance constituent des indicateurs clés. Faire appel à des experts-comptables spécialisés en transmission d’entreprises ou utiliser des solutions comme Altares permet d’obtenir une vision précise de la santé financière d’un établissement et d’anticiper les éventuels risques avant acquisition.

‍

3. Impact des réglementations sur la valorisation des fonds de commerce

Transition écologique et contraintes légales

Le décret sur l’amélioration énergétique des commerces, en vigueur depuis janvier 2025, impose des critères de performance énergétique aux établissements de plus de 500 m². La mise aux normes peut représenter jusqu’à 10 % du coût de cession, mais elle devient un élément clé de différenciation pour les acheteurs sensibles à la durabilité.

Encadrement des loyers commerciaux

Dans certaines métropoles comme Bordeaux et Marseille, des régulations locales limitent l’augmentation des loyers des locaux commerciaux. Cela impacte directement la rentabilité des fonds de commerce et nécessite une vigilance accrue lors des transactions.

Accès facilité aux financements

L’essor des prêts spécifiques pour la reprise de fonds de commerce est notable. La BPI France propose désormaisdes dispositifs de financement dédiés aux entreprises souhaitant acquérir un commerce responsable, avec des taux bonifiés et des garanties élargies.

Conclusion : Anticiper, structurer et maximiser la valeur des transactions

L’année 2025 marque un tournant stratégique pour les investisseurs et cédants de fonds de commerce. Plus qu’une simple tendance, la digitalisation du marché et l’évolution des modèles économiques redéfinissent la valeur même des transactions. Les professionnels doivent adopter une posture proactive en intégrant des outils de valorisation avancés, en anticipant les contraintes réglementaires et en affinant leur approche financière.

La montée en puissance des audits de performance et la pression des nouvelles normes environnementales imposent une gestion plus fine des actifs, où chaque transaction devient un exercice plus exigeant. Le repreneur averti ne se contente plus d’une rentabilité immédiate : il projette l’établissement dans une vision stratégique à moyen et long terme, intégrant des dynamiques de fidélisation client et de positionnement sur le marché concurrentiel.

Ainsi, la clé du succès en 2025 ne repose plus uniquement sur des indicateurs classiques tels que le chiffre d’affaires ou l’emplacement. C’est l’articulation entre performance commerciale, optimisation digitale et anticipation des mutations économiques qui détermine désormais la valorisation d’un fonds de commerce. Une évolution que les spécialistes du secteur devront maîtriser pour guider leurs clients vers des décisions éclairées et rentables.